C’est surréaliste

Dans mon pays de Papeligosse

chaque lundi, avec le sable rouge,

un petit vent de fantaisie

entre dans nos chaussettes.

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Dès le mardi, sous la pluie fine,

des escargots butinent les fleurs

puis montent les escaliers en vitesse.

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Avec entrain, le mercredi,

un cheval cueille les premières cerises

avant de sauter sur le canapé.

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Le jeudi, avec douceur, un petit chat noir

nettoie soigneusement l’argenterie

pendant qu’une fumée évanescente passe l’aspirateur.

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Et voilà que le vendredi, les dames dignes

s’attroupent devant la mairie.

Alors, ce sont les abeilles

qui tailleront les rosiers.

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Pour le festin du samedi, dans l’odeur des foins,

un vieux livre plume une palombe

Et l’épouvantail va chercher le pain.

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Enfin, le dimanche, le smartphone, dans nos poches,

donne un bon coup de balai

et les ronciers essuient la vaisselle

à la cime du vieux chêne.

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Mais les lueurs du soir

qui glissent sur le cochonnet

me donnent le blues

car l’avenir disparaît sous les arbres.

Alors je me cache sous les couvertures.

15 octobre 2022