Si j’étais la terre, je prendrais soin de ce que le jardinier me confierait : graines, bulbes et tubercules. Je boirais avidement l’eau qu’il me verserait durant les chaudes soirées d’été.
Si j’étais la terre, je me ferais prévenante pour le voyageur qui me découvrirait. J’étalerais les splendeurs de mes reliefs pour que tous m’aiment et me protègent.
Si j’étais l’air, je caresserais les visages sous une tendre brise. Je sécherais le linge qui s’abandonne, étendu au soleil de l’été. Sur la mer, je creuserais les vagues et pousserais fermement les voiles. Je soutiendrais le parachute et soulèverais l’aile du parapente. Je conduirais les oiseaux migrateurs dans leurs voyages.
Si j’étais le feu, je rassemblerais et je réchaufferais. Autour de moi, il ferait bon vivre. Avec moi, on ne serait jamais vraiment seul ! Je ferais voir et entendre mes pétillements. Je cuirais les aliments et leur donnerais un bon goût de fumée.
Si j’étais l’eau, je ruissellerais en source claire aux flancs des montagnes. Je recueillerais les minéraux en glissant sur les pierres. Je permettrais le développement de la vie. J’arriverais jusqu’à la mer avec la force de mon courant. Je porterais les bateaux et bercerais les corps abandonnés.
28 octobre 2018