Henri : environ 75 ans, aisé, mari, père et grand-père, passionné d’Histoire
Félix : environ 30 ans, chercheur en médecine, agoraphobe, célibataire
Sylvie : environ 60 ans, grand-mère hyperactive, attentive aux autres, proche de la nature
Objectif commun : échanger ses impressions à la suite du visionnement des deux films : « l’œuvre sans auteur »
Sylvie est allée voir le film seule. Elle a été très impressionnée par l’histoire de ce jeune artiste. A la fin du film, elle se lève pour sortir de la salle et ressent alors une puissante envie de parler à quelqu’un de ce qu’elle ressent. Justement, un homme jeune, lui tient la porte de la salle en attendant qu’elle sorte. Ne pouvant s’en empêcher, elle lui dit en passant :
– C’était tellement beau !
Le jeune homme lui sourit sans répondre mais un homme est seul, près du pilier situé à l’extérieur de la salle. Il répond :
– J’ai été impressionné par l’impact qu’ont eu les contraintes historiques sur le jeune artiste. Comment il s’est adapté. Bonjour, je suis Henri. Je suis passionné d’histoire. La période abordée dans le film m’a beaucoup intéressé.
– Moi, reprend Sylvie, c’est vraiment la sensibilité de l’artiste et son amour pour Ellie qui m’ont subjuguée.
Le jeune homme qui n’avait rien dit jusque-là se lance à son tour :
– Et la schizophrénie de la jeune tante. La manière qu’elle a eu d’encourager son neveu à avoir sa propre opinion, et à créer librement. Les deux scènes des bus qui klaxonnent au début et à la fin, m’ont marqué…et même ému ! Désolé…
– Non, reprit Sylvie, vous avez raison. Je n’arrive pas à m’enlever de la tête les images du sort réservé à Elizabeth à cause de sa maladie mentale et le rôle qu’a joué le père d’Ellie.
– C’était une réalité, renchérit Henri, durant cette période, le régime nazi ne voulait que des humains parfaits. C’est difficile à imaginer. Mais ce n’est pas si loin de nous !
Félix, encouragé par la sincérité des autres, jeta :
– Ça me donne envie de hurler, c’est tellement injuste !
– Je suis comme vous, ajoute Sylvie. Je pense que nous ne nous rendons pas compte à quel point nous avons de la chance de vivre ici et maintenant.
Henri se tourne alors vers une femme qui se dirige vers lui :
– Ah, voilà ma femme. Nous allons y aller. Je suis très heureux d’avoir parlé avec vous.
Il serre chaleureusement la main des deux autres et s’engage dans les escaliers.
Sylvie propose alors à Félix :
– Vous avez un peu de temps. Allons boire quelque chose au bar pour continuer notre conversation.
Félix hésite. Mais cette femme semble avoir un tel charisme :
– Oui, j’ai un moment…allons-y…