La découverte de l’écriture à l’école est liée aux odeurs de l’encre, du cuir de la trousse et du bois des crayons. Il fallait prendre beaucoup de précautions pour éviter les taches avec le porte-plume.
Chaque matin, nous reproduisions une phrase écrite au tableau.
Chaque mois, nous assistions à la cérémonie du remplissage des encriers. La maîtresse commençait par dissoudre une poudre dans l’eau d’une bouteille équipée d’un bec verseur. Elle secouait la bouteille pour bien mélanger et elle remplissait nos encriers avec parcimonie.
Geneviève
Ces sensations, ces répétitions ont marqué mon enfance.
Et d’autres souvenirs encore : le poêle qu’il fallait charger chaque matin de petit bois pour réchauffer la grande pièce, Le bruit de nos petits souliers que nous rangions sous les pupitres pour nous installer dans la douceur des chaussons.
Ces rites ont bercé les jours de classe.
Les chant des cloches nous signalant la récréation ou la sortie rythmait nos journées, loin de la maison, loin des tendresses maternelles.
Annick
Plus tard, je suis allée au collège puis au lycée. Durant ce long parcours, j’ai conservé des amies de ma petite école et j’ai fait de nouvelles connaissances. Tout ceci a enrichi ma vie et fait de moi ce que je suis.
Aujourd’hui, je suis grand-mère. C’est mon petit-fils qui est à l’école maintenant. Quand il sera vieux, de quelles sensations se souviendra-t-il ?
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de l’odeur du plastique neuf ou comme moi des crayons de bois…
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de l’observation de belles images colorées sur les livres ou sur l’écran d’un ordinateur…
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de l’écoute de musiques de toutes sortes, allant du rap à la chansonnette…
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du poids du cartable contenant du matériel à profusion…
En tout cas, j’espère qu’il aura lui aussi fait le plein de tendresse avant de devenir un homme.
Roselyne
6 mai 2019