Points de vue

Henri

«Cette année, nous proposons que Noël se passe chez nous. Ce sera certainement la dernière fois car, ensuite, place aux jeunes. »

C’est ce message qu’Henri envoya à sa nombreuse famille durant les premiers jours de novembre.

Le 24 décembre, tout était prêt. Henri et Mathilde avaient tout prévu. Cette fête serait exceptionnelle : plats raffinés, décoration soignée, feu de cheminée et bougies parfumées. Rien ne manquait.

« Les voilà », annonça Mathilde toute joyeuse.

Une voiture se gara sur l’allée gravillonnée. Dans des claquements de portières jaillirent 3 enfants et leurs parents.

Henri nota que le jeune garçon tenait une mallette contenant un instrument de musique, sa trompette ! Il en fut très heureux.

Puis trois autres voitures arrivèrent et la grande maison s’emplit des cris de joie et des rires qui la rendaient vivante !

Tout le monde s’installa tant bien que mal et chacun prit place dans l’immense salle à manger. Henri s’employait à échanger avec tous, tout en observant, à la dérobée, Mathilde, qui était beaucoup plus stressée que lui. Il fit la connaissance de Anna, entrée dans la famille depuis peu. Son plus jeune fils l’avait épousée, cet été, en Russie, sans fête ni cérémonie. Henri et Mathilde en avaient été troublés et même assez contrariés, mais à Noël, on fait bonne figure et on accueille l’étrangère avec chaleur.

Le repas fut une réussite. Chacun participa de son mieux. Puis, le petit Édouard sortit enfin sa trompette et joua plusieurs airs de Noël, accompagné au piano par sa maman.

Ensuite, se fit l’échange des cadeaux, dans un tourbillon de rubans dorés et de papiers colorés. Henri observait tous ces gens qu’il aimait et faisait le plein de bonheur pour les années à venir.

Anna

Fred propose que nous allions passer Noël dans sa famille. Il me décrit leur grande maison du XVIIIème siècle, presque un manoir. Cette perspective m’angoisse beaucoup. Mais après un mariage à la sauvette, je dois bien ça à Fred. Je sais qu’il est très attaché à sa famille.

Le 24 décembre, dans l’après-midi, notre avion atterrit à Roissy-Charles-de-Gaulle. Puis nous récupérons une voiture de location pour nous rendre à la Musardière. Je suis enchantée par le trajet et abasourdi par la beauté de la demeure familiale.

Mais là, mon malaise commence ! Tout me semble excessif : trop de bruit, trop de lumière, trop d’alcool, trop de nourriture et trop de bons sentiments !

Mon beau-père tente de me parler mais je ne sais lui répondre que des banalités. Et Fred, tout à la joie des retrouvailles, m’abandonne un peu.

Alors, je trouve un endroit un peu à l’écart dans l’immense salon et j’observe…La grand-mère a l’air stressée aussi. Pauvre femme ! Elle aurait sûrement préféré un peu plus de calme et d’intimité.

Après le repas, un jeune garçon et sa mère nous présentent un adorable petit concert que j’écoute quand même avec plaisir.

Mais j’ai hâte de me retrouver seule avec Fred.

Gaëtan

Cette année, nous allons passer Noël chez Grand-père et Grand-Mère. Quand j’étais petit, j’adorais, mais maintenant, ça me saoule. Avec tous les oncles, tantes et cousins, ça me prend la tête !

Voilà, nous sommes arrivés. Grand-mère a installé un dortoir dans le grenier, pour les jeunes, comme elle dit. C’est sympa mais les cousins et cousines sont vraiment des gamins ! En plus, le Doudou a encore apporté sa trompette ! Et gna gna gna, les chants de Noël !

Moi, avec mes potes, dans mon quartier, on s’éclate à la batterie et à la guitare électrique, c’est autre chose !

Vivement que tout ce cirque soit fini et qu’on rentre à la maison !

8 novembre 2019