Et après ?

A son réveil, Félix sentit son corps endolori et un mal de tête plombant. Il se souvint alors qu’il avait, la veille, décidé de démissionner. Il ne se sentais pas particulièrement inquiet pour l’avenir et en fut étonné. Mais il repensa à l’angoisse qu’il avait ressentie au terme de plusieurs années de travail, seulement pour transmettre de nouvelles connaissances.

Il prépara un café qu’il avala avec un anti-douleur puis attendit de se sentir mieux. Son chat, Pythagore, très heureux de ce changement d’habitude, grimpa sur lui en ronronnant.

Un moment après, Félix s’installa devant son ordinateur pour rédiger sa lettre de démission. Il s’excusa tout d’abord de son comportement de la veille pour le moins asocial, et évoqua ses difficultés relationnelles qu’il jugeait incompatible avec sa fonction. Félix ne voyait aucune issue à ce problème. Il expédia sa missive par mail à son supérieur puis, apaisé, décida de sortir.

Il marcha jusqu’au Parc Monceaux dans lequel il déambula pour dépenser un trop plein d’énergie. Après un temps de contemplation en haut de la butte du Parc, il se décida à envoyer un message à sa sœur, médecin généraliste qui devait être à cet instant en consultation.

Charlotte était installée depuis une dizaine d’années. Elle consultait dans un cabinet médical avec trois collègues. Elle aimait son travail en équipe et auprès des patients. Quand elle prit connaissance du message de son frère, elle s’organisa pour se libérer pendant sa pause méridienne et lui proposa de la rejoindre au restaurant Thaïlandais qu’ils appréciaient tous les deux.

Félix fut très heureux à l’idée de passer du temps avec sa sœur qu’il aimait beaucoup. Il prit le métro pour se rendre au restaurant.

Attablé devant un délicieux poulet tandoori, Félix raconta à sa sœur l’incident de la veille et lui fit part de sa décision :

– C’est quand même un peu disproportionné. Tu rejettes tout en bloc alors que tu as fourni un travail remarquable ! Tu devrais y réfléchir encore, et rencontrer tes collègues pour leur en parler.

Félix n’avait pas envisagé les choses de cette manière.

A ce moment, une courte mélodie s’éleva de son portable. Il avait reçu un message. Son patron !

– Je propose de vous rencontrer demain matin à 11h, à mon bureau. Nous ferons le point ensemble.

Charlotte encouragea encore son frère à revenir sur sa décision.

Dans l’après-midi, Félix, à nouveau seul, se surprit à penser à un nouveau sujet de recherche. Enthousiaste, il commença à réfléchir à l’écriture du libellé. Puis, prit le parti de profiter de la journée de liberté qui s’offrait à lui, reportant toute réflexion au lendemain.

20 novembre 2019