Écrire une histoire en plaçant des mots imposés donnés au rythme d’un toutes les deux minutes.
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Elle ouvre les yeux. Son chat est allongé près d’elle et son chien lui lèche la main. Elle doit se lever mais ressent un réel épuisement. Pourtant, la nuit a été bonne sans cauchemar ni insomnie. Que lui arrive-t-il ? Elle se lève, pressée par les animaux qui réclament leur pitance, tente de se motiver mais à ce moment-là, son pied nu percute un meuble et une douleur irradie jusque dans sa jambe. Retenant un cri, elle tente une concentration maximum en attendant que la douleur régresse. Ainsi, aucun bruit ne réveille les enfants. Elle n’allume pas la lumière, toujours dans l’objectif de protéger le sommeil des petits. Elle prend d’abord soin de fermer la porte de leur chambre. Elle arrive enfin dans la cuisine, le chien et le chat sur ses talons. Elle ouvre le volet et observe son jardin désert qui dans quelques heures sera le terrain de jeu des enfants et des animaux. L’épuisement ressenti à son réveil diminue en intensité. Elle commence de manière automatique une journée comme les autres. En fait, elle rêverait de ne rien avoir à préparer et de passer un instant dans un bar avec une formule café/croissant qui tomberait toute prête. C’est alors qu’elle décide d’enrichir sa journée à sa guise. Une fois les animaux nourris et avant que les enfants ne se réveillent, elle dispose d’un peu de temps. Et si elle ressortait ses pinceaux et ses aquarelles ! Justement, une rose d’une éclatante teinte orangée s’incline devant sa fenêtre. Elle trace les grandes lignes de la fleur sur le papier avec un crayon puis commence à diluer les couleurs avec de l’eau. Elle est concentrée car elle doit être précise. L’aquarelle se travaille avec de l’eau, ni trop, ni trop peu… A cet instant, le monde pourrait s’arrêter de tourner : elle n’entend, ne sent, ne voit rien d’autre que cette fraîche rose posée contre le carreau. La couleur est difficile à obtenir, elle doit effectuer de savants mélanges pour retrouver toutes les nuances de cet orangé qui la subjugue. Enfin, elle sent qu’elle y est. Grâce à sa peinture, elle a non seulement reproduit la rose mais aussi l’atmosphère du jardin, sa lassitude et son amour pour sa famille. Déjà, elle entend une cavalcade de petits pas et des petites voix qui s’écrient « Bonjour maman ! »Ils sont autour d’elle et son petit garçon lui dit en souriant : – Il est beau ton papillon ! 13 mars 2018 |