Parler du silence, quel paradoxe !
Le silence accompagne la musique. Il l’enrobe avec douceur, avec tendresse. Comme si la musique était posée sur un coussin, tel un objet précieux.
Le silence crée l’attente, juste avant l’introduction de l’œuvre. Baguette en l’air, le chef indique la mise en place des instruments : archets posés sur les cordes, instruments à vent mis en bouche, mains au-dessus du piano ou de la harpe…Au premier mouvement de la baguette, le son entre en nous, la magie opère.
Dès la dernière note jouée, le chef ferme sa main libre dans un geste tendre, comme pour reprendre quelque chose, délicatement. Mais il laisse sa baguette en l’air. Aucun musicien ne bouge. Le silence s’installe. Dans nos corps, la musique est toujours en résonance. On se surprend à retenir son souffle.
Alors, le chef abaisse sa baguette, les musiciens se lèvent, le chef se tourne face au public. Nos poumons se relâchent et les applaudissements retentissent. Nous voilà renvoyés à la réalité.
2 avril 2018