C’était une plage, sur la Méditerranée, près de Toulon.
La plage longeait une petite baie encadrée par des rochers, une plage de sable fin et une pinède.
Nous nous installions régulièrement en famille au bord de la pinède. Nous profitions ainsi de la mer et de l’ombre des pins. L’eau était assez profonde mais nos trois enfants savaient bien nager.
Mon premier plaisir était l’odeur de la pinède dans la douce chaleur d’une matinée d’été. Puis j’observais mes enfants enthousiasmés par ce qu’ils découvraient grâce à l’utilisation des masques et tubas.
Je n’étais pas une bonne nageuse, donc j’hésitais à traverser la baie jusqu’aux rochers.
Enfin, je me lançai. Au fur et à mesure que j’enchaînais les allers et retours, je me détendais. Je ralentissais peu à peu mes mouvements. Alors, je m’équipais à mon tour d’un masque.
Je me sentais incroyablement bien ! L’eau était claire et douce. Je nageais de rocher en rocher, je me sentais en confiance. Puis je pus observer quelques bancs de poissons, des oursins sur les rochers et des algues qui ondoyaient doucement au gré du courant.
Je pensais à mes rêves dans lesquels je volais pour échapper au monde. Là, dans cette baie, je retrouvais cette sensation de voler. Ce qui me venait à l’esprit était le mot “plénitude” : rien ne manquait à mon bonheur. Les mouvements de la mer me berçaient et je ne ressentais plus aucune tension.
Parfois, pour me reposer, assise sur un rocher, je profitais du soleil et des vagues légères. Quand je retournai sur la berge, que je m’installai sur ma serviette chaude au milieu des pins odorants, je réalisais l’intensité de ce que je venais de vivre et sus que ce lieu serait toujours vivant en moi.
26 novembre 2018